C’est l’histoire d’un autre. Celle d’un migrant africain qui, pour des raisons inconnues, se retrouve en prison. Il écrit à sa femme. Une lettre en forme de bilan de vie faite de foi, de douleur, de conseils pour le quotidien. Cette lettre, Mani Mungai l’a trouvée dans un bus au cours d’une tournée… Que faire de cette bouteille jetée à la mer ?
Dans un décor tendu de longues lignes blanches et verticales, à la fois barreaux qui enferment mais aussi espace qui permet de se recentrer sur l’essentiel, le danseur-chorégraphe va se mettre à tournoyer sur lui-même, après avoir longtemps marché. Il tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre ; il remonte le temps, le trajet d’une vie. Mani Mungai ne se contente pas d’incarner le destin de cet homme, il le croise avec le sien, pour une mise à nu totale. La pièce déroule ainsi un double cheminement intérieur pontué de métaphores visuelles qui nous plongent dans un tourbillon hypnotique hallucinant de beauté. On voit défiler l’Afrique, l’exil, la religion, mais aussi le poids de l’isolement et du désir dans une sublime humanité…
On sort de ce tableau ébloui et sonné par ce grand moment de danse d’une forte intensité et terriblement d’actualité.
Spectacle diffusé en partenariat avec l’association Danse à tous les étages et avec le soutien financier de Spectacle Vivant en Bretagne.