Troisième et dernier volet de la série de portraits de femmes modernes en amour, De la disparition des larmes prend la forme d’une performance musicale où, à travers le corps et la voix d’une comédienne, le réel d’une poésie slamée vient se frotter à la fiction théâtrale.
Le texte est adressé à un spectateur inconnu, dont on ne sait plus rien, qui a disparu depuis longtemps et qui, peut-être, est dans la salle. Celle qui parle a 35 ans mais pourrait en avoir 1000. Elle fait partie de ces gens qui traversent le monde en invisibles, qui existent sur les marges. Elle occupe ses journées avec les vieux de son immeuble. D’un appartement à l’autre, celui de Madame A., de Monsieur B., de Monsieur C., elle peuple les solitudes et met son corps au service des solidarités muettes. Depuis la tour de banlieue où elle habite, immobile depuis vingt ans, restée là à attendre celui qui est parti, elle observe les nuages, collectionne des phrases, regarde BFM, et médite chaque jour sur ce qui reste et ce qu’on oublie.
Notes : En haut du périph, j’ouvre grand la bouche. Et je hurle (…) Un cri comme une grande route. Comme sortir et dérouler la langue toute. Je sais pas, pourquoi j’ai besoin. Je crois la vie suffit pas. La vie suffit pas à la vie. Milène Tournier