Tony, c’est le copain de l’adolescence, celui des premières vacances, des 400 coups, l’inséparable qu’on perdra pourtant de vue car c’est comme ça, sans raison. Dans les années 80, à La Grigonnais, ça sent les mobs trafiquées avant les premières virées en voiture, l’apprentissage de la différence ; Tony cause béquilles, matchs de foot, il a le goût de l’hostie, le goût des filles… À quoi ça tient, l’amitié??
Gro, paralysé à 15 ans par une maladie orpheline, est cloué au lit. Heureusement que Tony est là. On est en plein dans leur adolescence oisive bercée par Gainsbourg et les Pink Floyd : stage en station-service et feu de camp. Au camping de Saint-Jean-de-Monts ou au casino du Pouliguen, on les regarde rouler des mécaniques et tenter de se faire une place dans la vie. Parce que l’amitié, c’est bien pour la vie, non??
Avec à ses côtés Bertrand Ducher en James Dean des campagnes, Hervé Guilloteau livre un texte grandiose de simplicité. Il dresse le portrait d’un gars dont la gloire est de suivre, sans ambition ni arrogance, son petit bonhomme de chemin.