« Miedka. » Chez les Évènes, peuple nomade des confins de la Sibérie, le mot désigne celui ou celle qui a été touché.e par l’ours. Un privilège rare : la rencontre est le plus souvent fatale. Anthropologue, Nastassja Martin a survécu à cette expérience-limite. Croire aux fauves en est le récit ; non pas celui d’une « aventure », mais celui d’un cheminement intérieur. Partant de la blessure, l’autrice s’interroge sur nos rapports avec le vivant à la lumière de la culture animiste d’un peuple dont la langue ne connaît pas de terme pour séparer la nature de l’homme.
Comédienne, metteuse en scène, Émilie Faucheux a choisi d’adapter cette histoire de résilience et de réconciliation en activant nos imaginaires, à mille lieues d’une hypothétique illustration. Sur scène, elle partage l’espace dépouillé avec le musicien Michael Santos. Il y a les mots de Nastassja Martin, et le son qui déroule son propre récit en écho et dialogue à partir d’une multitude de matières : nappes, synthés, respirations, râles, chants, percussions...
Une épopée intime aux marges les plus fragiles de la nature, là où se joue en grande partie notre devenir.